L’amiante dans les logements : un danger invisible et mortel
L’amiante, un minéral fibreux aux propriétés isolantes et résistantes, a été largement utilisé dans l’industrie et le bâtiment dès la fin du XIXe siècle. Son succès s’explique par sa résistance au feu, à la chaleur et aux produits chimiques, ainsi que par son faible coût. Durant plusieurs décennies, l’amiante s’est retrouvé dans de nombreux matériaux de construction : toitures, isolants, dalles de sol, enduits, etc.

Toutefois, dès les années 1960, des études ont révélé ses effets délétères sur la santé. À mesure que les preuves scientifiques s’accumulaient, les réglementations ont évolué. En France, l’usage de l’amiante a été restreint progressivement avant d’être totalement interdit en 1997. Malgré cette interdiction, de nombreux bâtiments construits avant cette date en contiennent encore.
L’amiante est une pollution potentielle de l’environnement à considérer à côté des autres polluants de l’environnement intérieur tels que les moisissures, les allergènes, les métaux, les Composés Organiques Volatils (COV), les Composés Organiques Semi-Volatils (COSV) et le radon,
Les effets de l’amiante sur la santé
L’amiante est reconnu comme un cancérogène avéré pour l’homme (Groupe 1 du Centre International de Recherche sur la Cancer). Lorsqu’il est manipulé ou détérioré, il libère dans l’air des fibres microscopiques qui, une fois inhalées, peuvent provoquer des maladies graves, telles que :
- L’asbestose : une fibrose pulmonaire irréversible provoquant des difficultés respiratoires.
- Le mésothéliome : un cancer rare et agressif de la plèvre, souvent diagnostiqué tardivement.
- Les cancers du poumon et du larynx : directement liés à l’inhalation prolongée de fibres d’amiante.
Ces maladies ont une période de latence pouvant aller de 20 à 40 ans, ce qui explique pourquoi les effets de l’exposition passée continuent de se manifester aujourd’hui.
Un diagnostic obligatoire en cas de vente d’un bien immobilier
En France, la réglementation impose un diagnostic amiante pour tout bien immobilier dont le permis de construire a été délivré avant le 1er juillet 1997. Ce diagnostic, réalisé par un professionnel certifié, permet d’identifier la présence éventuelle d’amiante dans les matériaux de construction. Il est obligatoire pour la vente d’un bien, mais également dans certains cas de location ou de travaux.
Quels sont les matériaux contenant potentiellement de l’amiante dans un logement
L’amiante peut se retrouver dans de nombreux éléments de construction, notamment :
- Toitures et couvertures : plaques en fibrociment, ardoises artificielles.
- Façades et bardages : panneaux en fibrociment.
- Cloisons et faux-plafonds : dalles et plaques en amiante-ciment, enduits projetés.
- Planchers et revêtements de sol : dalles vinyle-amiante, colles et mastics d’assemblage.
- Conduits et gaines : gaines de ventilation, conduits de fumée, descentes pluviales.
- Chauffages et calorifugeages : isolants autour des tuyauteries, chaudières et réservoirs d’eau chaude.
Quels sont les risques pour la santé des occupants ?
La présence d’amiante dans un logement ne représente pas nécessairement un danger immédiat si les matériaux sont en bon état et non dégradés. En revanche, lorsqu’ils sont altérés par le temps, des travaux ou des chocs accidentels, ils peuvent libérer des fibres dangereuses. Le risque est donc accru en cas de perçage, ponçage, découpe ou démolition de matériaux amiantés.
Comment identifier un matériau contenant de l’amiante ?
L’identification d’un matériau amianté nécessite une expertise spécifique. Deux étapes sont essentielles :
- Inspection visuelle par un diagnostiqueur certifié : le professionnel identifie les matériaux suspects et évalue leur état de conservation.
- Analyse en laboratoire : un prélèvement est réalisé et analysé selon des techniques microscopiques pour confirmer la présence d’amiante.
Que faire en cas de découverte d’un matériau amianté dans son logement ?
Si un matériau contenant de l’amiante est découvert dans votre logement, voici les précautions à prendre :
- Ne pas manipuler ou endommager le matériau : éviter les actions pouvant libérer des fibres (perçage, ponçage, démolition).
- Faire appel à un professionnel : un expert pourra évaluer le niveau de risque et recommander les actions à entreprendre.
- Envisager un retrait ou un confinement : si le matériau est en mauvais état, une entreprise spécialisée en désamiantage devra intervenir selon des procédures strictes.
L’amiante dans l’environnement intérieur des logements demeure un problème de santé publique majeur. Si son interdiction a permis de limiter l’exposition, de nombreux bâtiments anciens en contiennent encore. La vigilance est donc de mise, notamment lors de transactions immobilières ou de travaux. Un diagnostic rigoureux et le recours à des professionnels qualifiés sont essentiels pour garantir la sécurité des occupants et éviter toute exposition inutile à ce matériau hautement toxique.
Sources: Amiante. Ce qu’il faut retenir – Risques – INRS, Effets sur la santé des principaux types d’exposition à l’amiante
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