Achat immobilier : Quels sont les risques de pollution du sol et de l’air à identifier avant de signer ?
L’achat d’un terrain est une étape cruciale dans tout projet immobilier, qu’il s’agisse de la construction d’un bâtiment à usage d’habitation ou d’activités professionnelles. L’identification des risques de pollution du sol et de l’air est essentielle pour éviter des problèmes de sanitaires, financiers et juridiques.
Dans certaines régions, le prix des terrains pour un projet immobilier sont très élevés et représente un investissement important pour de nombreuses familles. Faire le bon choix est essentiel car la découverte d’une pollution peut entraîner des conséquences irréversibles. Quels sont les éléments à prendre en considération pour choisir un terrain exempt de pollution environnementales ?
La pollution de l’air
La composition de l’air extérieur constitue la base de celle de l’air intérieur. En l’absence de traitement de l’air entrant, la pollution de l’air ambiant va se diffuser à l’intérieur. Comme nous passons 80% de notre temps dans des bâtiments, cette pollution va impacter la santé des occupants.
La pollution de l’air ambiant peut provenir de la circulation routière avec principalement des particules fines, de dioxyde d’azote (NO2), des hydrocarbures et des produit de combustion des moteurs thermiques. Idéalement, pour éviter d’être impacté par la pollution atmosphérique, le terrain devra être éloigné des axes de circulation avec un trafic élevé.
La pollution de l’air peut également provenir d’une activité industrielle ou artisanale, d’incinérateurs ou de décharges contrôlées ou non.
Dans les zones d’agriculture intensive, l’utilisation de pesticides et autres produits phytosanitaires conduit à une pollution importante des terrains riverains de ceux traités. L’importance de la pollution dépend des cultures. Les plus consommatrices en pesticide restent les vergers, les vignes, les cultures de céréales et de pommes de terre.
La pollution du sol
Le bâtiment sera construit dessus, c’est dire l’importance d’une pollution du sol dans les risques sanitaires pour les occupants, notamment par une contamination de l’environnement intérieur.
Dans le cas d’une habitation, le terrain pourra accueillir un potager ou des arbres fruitiers. Il est clair qu’une pollution du sol va contaminer les aliments produits et avoir de lourdes conséquences pour la santé.
La pollution des sols peut prendre plusieurs forme en fonction de la nature des polluants :
- Pollution des sols par les hydrocarbures : Ceux-ci peuvent provenir d’une ancienne station-service, d’un site de stockage, d’une pollution accidentelle, d’une zone industrielle
- Solvants et produits chimiques : Des activités industries chimiques ou artisanales telles que des ateliers de traitement de surface ou des blanchisseries utilisent des solvants et des produits chimiques susceptibles de polluer durablement les sols
- Pollution des sols par les métaux lourds : Ils peuvent provenir d’activités polluantes telles que les fonderies, la fabrication des batteries, les traitements de surface, la fabrication de peinture
- Déchets industriels et décharges sauvages : Il existe une grande variété de substances toxiques présents présent dans les déchets de l’industrie tels que des métaux lourds, des solvants et produits chimiques, voire de l’amiante
- Remblais contaminés : Les terres excavées pour creuser des tunnels, des retenues d’eau ou des piscines peuvent être polluées. En cas de pollution avérée, elles doivent normalement être mise en décharges pour déchets dangereux. Cependant contrairement à la règlementation, la plupart ne sont pas analysées pour identifier une pollution.
- Matières radioactives : Le radon est un gaz radioactif naturellement présent dans le sol, il existe aujourd’hui des données préciser sur les niveaux de radon. Même si c’est rare, la pollution du sol peut également avoir pour origine des matériaux ou des déchets radioactifs.
Comment la pollution extérieur va-t-elle affecter la qualité de l’air intérieur ?
L’air extérieur constitue la base de la composition de l’air intérieur et l’émission de polluants à l’intérieur va s’ajouter à la pollution de l’air extérieur. En d’autres termes, plus la pollution de l’air extérieur est importante et plus la qualité de l’air intérieur s’en retrouvera affecté.
Concernant une pollution du sol, celle-ci peut affecter la qualité de l’air intérieur de plusieurs manière en fonction de sa nature.
Lorsqu’il s’agit de polluants gazeux (radon) ou volatils (solvants, hydrocarbures, mercure…), la pollution va se diffuser lentement et continuellement depuis le sol dans l’air intérieur.
Dans le cas de polluants non volatils, ce sont les poussières issues du sol contaminées qui vont se diffuser à l’intérieur par les mouvement d’air et les semelles des chaussures.
Quel est l’impact d’une pollution du sol sur les cultures ?
Les fruits et les légumes prennent leurs nutriments dans le sol. Ainsi en cas de pollution du sol, ils vont se charger avec les polluants présents dans le sol.
La contamination des fruits et des légumes produits sur un sol pollué dépasse souvent les normes sanitaires définies par les autorités. Leur consommation présente alors un risque d’intoxication.
Comment évaluer la pollution de l’air extérieur ?
Les AASQA (Association Agrées pour la Surveillance de la Qualité de l’Air) sont missionnées par l’Etat pour réaliser des mesures et informer les populations sur la qualité de l’air ambiant. Les indices de pollution de l’air en temps réel sont accessibles au public sur les sites des associations en fonction des régions (Atmo Grand-Est, Airparif, Atmo Breizh …).
La liste des installations classées pour l’environnement (ICPE) est également accessible au public et permettent de connaître les activités industrielles et artisanales à proximité du terrain et pouvant avoir un impact sur l’environnement.
Concernant les activités agricoles, les AASQA étudient depuis peu la pollution de l’air par les pesticides. Ces données sont également accessibles au public.
Enfin, en cas de suspicion d’une pollution de l’air, il peut être judicieux de réaliser une analyse de l’air.
Comment évaluer la pollution du sol ?
Une directive européenne encadre le classement des sols concernant la pollution et les analyses à réaliser. Cette analyse porte notamment, sur les métaux lourds, les COV (Composés Organiques Volatils), les hydrocarbures, les PCB (Poly-Chloro-Biphenyls) et les HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques).
Un guide méthodologique pour l’analyse de pollution du sol est édité par le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières)
Avant de signer pour l’achat d’un terrain ou d’une maison, il est fortement conseillé de réaliser une analyse de sol. L’étude des résultats ce cette analyse permettra d’éviter d’acheter un terrain contaminé ayant un impact certain sur la santé des occupants. Cette analyse peut couter plusieurs centaines d’Euros mais ce n’est rien comparé au prix d’un terrain immobilier.
Vous l’aurez compris, évaluer la pollution du sol ou de l’air permet d’éviter l’achat d’un terrain pollué ou en zone pollué mais surtout les conséquence sanitaires de cette pollution.
Crédit photo Kelly Sikkema sur Unsplash
Sources
Dossier expert sur la pollution des sols, SIS et anciens sites industriels
Dossier expert sur les installations classées | Géorisques
Un air sain pour tous | Atmo France
Pesticides dans l’air : lancement d’un suivi annuel et national | Atmo France
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués | SSP-InfoTerre