Les bois traités avec des pesticides polluent l’air intérieur des logements
La pollution de l’air intérieur constitue une préoccupation croissante en raison de ses impacts sur la santé humaine. Parmi les sources souvent négligées de cette pollution se trouvent les pesticides insecticides et fongicides utilisés dans le traitement du bois. Ces produits chimiques sont largement utilisés pour protéger le bois contre les attaques d’insectes et de champignons, mais leur utilisation peut entraîner une contamination significative de l’environnement intérieur.
Les traitements avec du créosote, une alternative toxique aux pesticides
Pour que le bois de charpente soit durable, les fabricants recourent souvent à un traitement à base de produits chimique. Ainsi, les résidus de combustion comme le créosote ont été utilisés depuis longtemps. Les substances chimique contenues dans le créosote sont des répulsifs naturels et présente également un niveau de toxicité élevé. Comme les polluants organiques persistants (POP), ils sont très stables dans le temps et ne se dégradent pas. La pollution de l’environnement qu’il génère durera plusieurs centaines d’années. Pour cette raison, les poutres traitées avec du créosote ne doivent pas être utilisé en intérieur.
Les pesticides polluants organiques persistant
Le lindane et le pentachlorophénol sont deux exemples de pesticides polluants organiques persistants qui ont été fréquemment utilisés dans les produits de traitement du bois. Ils sont très toxiques et bioaccumulable. De plus, ces substances sont particulièrement préoccupantes en raison de leur très longue persistance dans l’environnement intérieur. Même des décennies après leur application, ces produits chimiques peuvent continuer à se dégager dans l’air, polluant ainsi les espaces intérieurs où le bois traité est utilisé.
L’exposition à ces polluants organiques persistants présente de graves risques pour la santé humaine. Le lindane, par exemple, est classé comme un cancérigène possible pour l’homme par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), tandis que le pentachlorophénol est associé à une variété de problèmes de santé, notamment des troubles neurologiques, des troubles hormonaux et des problèmes respiratoires.
Les insecticides pyrethrinoïdes
Les insecticides modernes actuellement utilisés pour le traitement du bois très couramment employés sont les produits chimiques de la famille des pyréthrinoïdes. Il s’agit par exemple de la perméthrine et le la cyperméthrine. Les pyréthrinoïdes sont présents dans plus de 90% les logements. Ils peuvent également provenir d’autre sources mais le bois contribue fortement à cette pollution de l’air intérieur par les pesticides.
Les fongicides triazole
Pour les fongicides, la famille des triazoles est la plus courante avec le tébuconazole et le propiconazole. Ces deux fongicide sont également présents dans plus de 90% des logements. Comme les insecticides pyréthrinoïdes, ils peuvent provenir d’autres sources car ils sont également employés dans des peintures pour prévenir et réduire les risques de développements de moisissures.
Les COV
Les pesticides utilisés dans le traitement du bois contiennent des composés organiques volatils (COV) libérés dans l’air intérieur après l’application. Ces COV peuvent causer un large éventail de problèmes de santé, tels que des irritations des yeux, du nez et de la gorge, des maux de tête, des étourdissements et des exacerbations des symptômes respiratoires chez les personnes souffrant de pathologies telles que l’asthme.
La pollution de l’air intérieur par les insecticides et les fongicides utilisés dans le traitement du bois pose donc un problème sérieux qui nécessite une attention accrue. Pour réduire cette pollution, il est essentiel d’adopter des pratiques de construction et de rénovation qui limitent l’utilisation de produits contenant des POP et d’autres substances chimiques nocives. De plus, une ventilation adéquate des espaces intérieurs peut contribuer à réduire l’exposition aux polluants et à améliorer la qualité de l’air intérieur. Enfin, il est important de promouvoir l’utilisation de produits de traitement du bois alternatifs plus sûrs et respectueux de l’environnement afin de protéger la santé humaine et l’écosystème dans son ensemble.