Une pollution alarmante de l’air intérieur après un incendie

L’occupation d’un logement ayant été partiellement incendié présente des risques significatifs pour la santé, en raison des résidus de suie qui persistent après l’incendie. Ces suies sont constituées de particules fines qui peuvent pénétrer profondément dans les voies respiratoires et même atteindre la circulation sanguine, provoquant ainsi divers problèmes de santé.

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Pourquoi les suies sont-elles dangereuses ?

Premièrement, les particules fines présentes dans la suie peuvent aggraver les problèmes respiratoires existants. En effet, les personnes atteinte d’asthme ou des maladies pulmonaires telle que la broncho-pneumopathie chroniques obstructives (BPCO) sont fortement impactés. L’inhalation de ces particules peut causer une irritation sévère des voies respiratoires, une toux persistante, des difficultés respiratoires et des exacerbations des conditions préexistantes.

De plus, les suies contiennent souvent des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) en quantité importantes. Ce sont des composés chimiques très stables, toxiques et cancérigènes. L’exposition à long terme à ces substances augmente le risque de développer différents types de cancer. Il s’agit notamment de cancers des poumons, de la peau, du foie et des voies respiratoires supérieures.

Par ailleurs, les HAP peuvent également avoir des effets néfastes sur le système nerveux central. Ils peuvent provoquer des maux de tête, des étourdissements, voire des troubles neurologiques plus graves chez les personnes exposées de manière prolongée et intense.

En outre, l’exposition aux suies peut également entraîner des problèmes cutanés, tels que des irritations, des éruptions cutanées et des démangeaisons, en raison de la présence de substances chimiques irritantes.

Une dépollution impérative des pièces impactées par l’incendie

Pour ces raisons sanitaires, il est donc essentiel de prendre des mesures immédiates pour nettoyer et décontaminer tout logement ayant été partiellement incendié. Cela permet de minimiser les risques pour la santé des occupants. Cela inclut un nettoyage en profondeur des surfaces contaminées, une ventilation adéquate pour éliminer les particules en suspension dans l’air. Il faut idéalement avoir recours à des professionnels qualifiés pour mener à bien cette opération technique de manière sûre et efficace.

Il est évident que les suies se sont répandues dans les pièces adjacentes. Ces pièces doivent donc faire également l’objet de travaux de décontamination qui sont généralement moins importants que ceux de la pièce incendiée.

En outre, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé si des symptômes liés à l’exposition à la suie se manifestent. Cela permet de recevoir un traitement approprié et de surveiller toute complication potentielle à long terme.

Il est également essentiel de procéder à un nettoyage des conduites d’aération. Cette opération doit être complété par une inspection de l’intégrité et de la propreté des systèmes de ventilation avec un changement des filtres. En effet, ces éléments peuvent avoir été contaminés avec des suies toxiques avec un transfert possible dans l’environnement intérieur lors de leur remise en fonctionnement.

Un relogement nécessaire jusqu’à la fin des travaux

Lorsqu’un logement est partiellement incendié, les occupants se retrouvent souvent dans une situation précaire. Elle nécessite un relogement temporaire pour assurer leur sécurité et leur bien-être. Cependant, il arrive parfois que les compagnies d’assurance refusent de couvrir les frais de relogement. Elles arguent que le logement n’est pas entièrement détruit ou que les dommages ne sont pas assez graves pour justifier une telle mesure. Cette décision peut mettre en danger la santé des occupants. En effet, les résidus de suie qui persistent longtemps après un incendie sont être extrêmement toxiques.

Face à ces dangers pour la santé, le refus des compagnies d’assurance de prendre en charge le relogement des occupants d’un logement partiellement incendié est non seulement injuste, mais également irresponsable. Les occupants se retrouvent contraints de rester dans un environnement contaminé, exposant leur santé à des risques inutiles et évitables. Il est impératif que les compagnies d’assurance reconnaissent la gravité de la situation. Elles doivent prendre leurs responsabilités en garantissant la sécurité et le bien-être des assurés dans de telles circonstances.

Comment évaluer le risque sanitaire liés à un incendie ?

Après un incendie, la pollution est généralement importante. La combustion des matériaux va produire un grand nombre de résidus de combustion toxique comme des Composés Organiques Volatiles (COV) comme le benzène et le formaldéhyde et des particules fines de suies contenant des Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP). Les COV sont gazeux et seront moins persistants dans l’air intérieur.

Il est recommandé d’évaluer le risque sanitaire de la pollution de l’air intérieur. Il s’agit en priorité de mesurer la pollution par HAP dont le benzo(a)pyrène et le naphtalène. Les HAP sont les marqueurs chimiques des incendies. Ils sont très stables et persistants dans le temps. Les HAP sont présents dans les suies. La mesure du niveau de HAP ambiant est réalisée à partir d’une analyse de poussière.

Les suies sont des particules fines, le niveau de pollution par les particules fines (PM10 et PM2.5 est donc une mesure complémentaire à réaliser pour évaluer la qualité de l’air intérieur et le risque d’exposition.

Les niveaux de pollution mesurés sont comparés à des valeurs de référence. Cela permet d’évaluer le risque d’exposition à ces substances cancérigènes pour les occupants.