Particules fines dans les logements en milieu urbain : La pollution vient de l’extérieur
La pollution de l’air par les particules fines est un problème majeur de santé publique qui affecte des millions de personnes à travers le monde. Des études récentes montrent que la pollution de l’air extérieur constitue une source significative de pollution intérieure par les particules fines.
L’environnement extérieur en cause
Les résultats de campagnes de mesures réalisées dans des logements neufs en milieu urbain dense ont montré que les concentrations de particules fines (PM10 et PM2.5) mesurées à l’extérieur représentaient 70 à 80% de celles mesurées à l’intérieur du bâtiment.
Ainsi, comme la composition de l’air l’extérieur est la base de celle de l’air intérieur, les 3/4 de la pollution présente dans les logements provient de l’extérieur. Cependant, cette pollution ne provient pas uniquement de l’extérieur, elle est également générée par diverses sources internes. Mais celles-ci ne contribuent qu’à hauteur de 25% de la pollution par les particules fines.
Qu’est-ce qu’une particule fine ?
Les particules fines sont des poussières dont le diamètre est inférieur à 500 µm (1/2 mm). Elles sont classées en fonction de leur taille. Ainsi les PM10 correspondent à des poussières dont le diamètre est inférieur à 10 µm (0,01 mm).
En dessous d’un certain diamètre, les poussières pénètrent les voies respiratoires. La dangerosité des particules fines est liée en premier lieu à leur taille. En effet, plus elles sont petites et plus elles pénètrent plus profondément dans le système respiratoire. La toxicité des particules fines résulte aussi de leur composition chimique. Elle peuvent contenir des substances toxiques comme des allergènes, des Composés Organiques Semi Volatils (COSV) ou des métaux lourds.
Ainsi, les diamètres considérés par les autorités sanitaires et les seuils de recommandations retenus par l’OMS sont de :
- 5 µg/m3 pour les PM2.5
- 15 µg/m3 pour les PM10
L’OMS a classé la pollution de l’air par les particules fines comme un agent cancérigène avéré pour l’Homme (Groupe 1). Cette est considérée comme particulièrement préoccupantes par les autorités de santé de nombreux pays.
Quelles sont les activités domestiques qui émettent des particules fines ?
Les principales sources internes de pollution de l’air intérieur comprennent notamment :
- La fumée de tabac
- Les appareils de chauffage
- La cuisson
- Les produits de nettoyage
- Les matériaux de construction, de rénovation et de décoration
- Les animaux domestiques
- Les moisissures.
Ces sources émettent des particules fines ainsi que des composés organiques volatils (COV). Ces produits chimiques peuvent avoir des effets néfastes sur la santé respiratoire et cardiovasculaire.
Que peut faire contre cette pollution aux particules fines ?
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne l’importance de prendre des mesures pour réduire l’exposition à la pollution de l’air intérieur. Cependant, lorsque la source est extérieure, il y a moins de solution pour lutter contre la pollution de l’air intérieur par les particules fines.Voici quelques recommandations de l’OMS :
Améliorer la ventilation
La pollution de l’air extérieur reste inférieure à la pollution de l’air intérieur. Ainsi, assurer une ventilation adéquate dans les habitations est essentiel pour réduire l’accumulation de polluants intérieurs émis à l’intérieur.
L’aération naturelle avec un courant d’air par l’ouverture des fenêtres reste la solution la plus économique pour améliorer la qualité de l’air intérieur. La stratégie d’aération peut également inclure l’installation de systèmes de ventilation mécanique qui permettent un renouvellement continu de l’air intérieur.
Réduire les sources de pollution
Réduire l’utilisation de produits chimiques domestiques toxiques, éviter de fumer à l’intérieur, choisir des appareils de chauffage et des cuisinières à faible émission, et éviter l’utilisation de poêles à bois non certifiés contribuent à diminuer les émissions de polluants à l’intérieur des habitations.
Utiliser des purificateurs d’air
Lorsque la plus grande partie de la pollution par les particules fines provient de l’extérieur, les systèmes de traitement de l’air constituent malheureusement la seule solution pour réduire la pollution par les particules fines.
Les purificateurs d’air équipés de filtres HEPA (High Efficiency Particulate Air) éliminent les particules fines de l’air intérieur. Il est recommandé de choisir des purificateurs certifiés par des normes de qualité et de performance reconnues. Il faudra également tenir compte dans l’investissement du cout et de la fréquence de remplacement des filtres.
Préférer des pratiques de cuisson propre
Privilégier la cuisson à basse température, utiliser des hottes aspirantes pendant la cuisson, et opter pour des appareils de cuisson plus propres pendant la préparation des repas.
En conclusion, la pollution de l’air intérieur est un problème complexe qui nécessite une approche holistique pour protéger la santé publique. En prenant des mesures pour réduire les sources de pollution et améliorer la ventilation, il est possible de créer des environnements intérieurs plus sains et de réduire les risques pour la santé associés à la pollution de l’air intérieur.
Utiliser un capteur qui mesure les particules fines
L’utilisation d’un capteur électronique est une solution pour disposer d’un indicateur de QAI en temps réel. L’instrument doit mesurer la concentration de particules fines PM10 et/ou PM2.5. Il permet aux occupants de savoir lorsque le niveau de pollution dépasse les recommandations et à quel moment agir pour améliorer la qualité de l’air intérieur.