Quelle pollution de l’air intérieur après un incendie de forêt ?
Au cœur de l’actualité chaque été, les incendies de forêt sont des événements naturels ou anthropiques qui peuvent avoir des conséquences dramatiques sur l’environnement et la santé humaine. Outre les dommages directs causés par les flammes, la fumée générée par ces incendies a un impact significatif sur la qualité de l’air. Vous pensiez que cela ne concernant que l’air extérieur ? Détrompez vous, nous vous expliquons pour quelles raisons la qualité de l’air intérieur des bâtiments est fortement impactée par un incendie de forêt.
Les fumées dégagées par les incendies de forêt contiennent de nombreux produits chimiques très toxiques qui peuvent polluer durablement l’environnement intérieur des bâtiments.
Que contiennent les fumées d’un incendie de forêt ?
Les incendies de forêt sont des processus de combustion des matières organiques qui émettent une grande variété de polluants.
En premier lieu, les fumées des incendies contiennent des suies et des particules fines (PM2,5 et PM10).
Des gaz tels que le monoxyde de carbone (CO), des oxydes d’azote (NOx) et des composés organiques volatils (COV) se forment également lors de la combustion.
Enfin, des produits moins volatils comme des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) se forment et se fixent sur les suies et les particules fines.
Portées par les fumées, ces polluants pénètrent dans les bâtiments par les fenêtres, les portes, les systèmes de ventilation, ou même par des fissures dans les structures des bâtiments.
Les Particules Fines (PM2,5 et PM10)
Les particules fines ont une taille inférieure à 10 µm (0,01 mm) et sont particulièrement préoccupantes car elles s’infiltrent profondément dans les voies respiratoires et les poumons. Elles peuvent provoquer des troubles respiratoires et cardiovasculaires. L’exposition prolongée à des niveaux élevés de particules fines peut aggraver l’asthme, la bronchite, et d’autres maladies respiratoires chroniques. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère les particules fines comme des substances cancérigènes pour l’Homme.
Le Monoxyde de Carbone (CO)
Le monoxyde de carbone est un gaz incolore et inodore qui peut être mortel à des concentrations élevées. Même à faible dose, il peut provoquer des maux de tête, des vertiges, et une confusion mentale. Les personnes atteintes de maladies cardiaques sont particulièrement sensibles aux effets du CO.
Les Composés Organiques Volatils (COV)
Les COV libérés lors des incendies de forêt incluent du benzène et des hydrocarbures aromatiques ainsi que du formaldéhyde. Ces composés peuvent provoquer des irritations des yeux, du nez, et de la gorge, ainsi que des réactions allergiques et des troubles neurologiques. Par ailleurs, selon l’OMS, le benzène et le formaldéhyde sont également des produits chimiques cancérigènes.
Les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP)
Les HAP sont les marqueurs des incendies. Il s’agit d’une famille de composés chimiques cancérogènes qui se forment lors de la combustion incomplète de matière organique. Ils peuvent se déposer sur les surfaces intérieures et persister longtemps après que la fumée a disparu, présentant un risque à long terme pour la santé.
Combien de temps persiste la pollution de l’air intérieur après un incendie de forêt ?
Lorsque les fumées de l’incendie pénètrent l’intérieur des bâtiments, les polluants volatils tels de le monoxyde de carbone et les COV sont éliminés assez rapidement car ils se diffusent et se diluent dans l’air qui est lui-même renouvelé.
Les particules fines peuvent rester en suspension dans l’air intérieur pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours, après la fin d’un incendie. Les mouvements d’air peuvent cependant remettre ces particules fines en suspension dans l’air.
Les HAP, en raison de leur faible volatilité, se condenses sur les particules fines et les surfaces. Ils peuvent adhérer aux surfaces telles que les murs, les meubles et les textiles. Ainsi, lors d’un nettoyage ou de la manipulation de ces surfaces, ils peuvent facilement revenir dans l’air.
Quels sont les risques pour la santé après un incendie de forêt ?
Les effets sanitaires à court terme sont principalement des irritations des voies respiratoires et des yeux, et des troubles neurologiques tels que les migraines.
Les effets sanitaires à moyen et long termes dépendent de plusieurs facteurs, notamment la durée de l’exposition, la concentration des polluants et la susceptibilité individuelle. Les HAP et les particules fines sont les plus inquiétants pour la santé.
Les HAP sont particulièrement préoccupants en raison de leur potentiel cancérogène. Une exposition prolongée à des niveaux élevés de particules fines peut également entraîner des maladies cardiovasculaires et le cancer du poumon. Sans une décontamination appropriée, les occupants peuvent être exposés à ces risques sur une longue période.
Bien souvent négligé, l’impact des feux de forêt sur la qualité de l’air intérieur est significatif et peut entraîner des risques sanitaires graves. Après un incendie de forêt, des polluants comme les particules fines, les HAP, et les COV peuvent persister dans l’air intérieur longtemps après la diffusion des fumées dans le bâtiment. Après un incendie de forêt, il est essentiel de surveiller la qualité de l’air intérieur et de prendre des mesures pour éliminer les polluants persistants afin de protéger la santé des occupants à long terme.
L’impact des feux de forêts sur la qualité de l’air
La fumée des feux de forêt et votre santé
Prévenir les effets sur la santé de l’exposition à la fumée de feux de forêt