Ville ou campagne : Où habiter pour une meilleure qualité de l’air intérieur ?
La qualité de l’air intérieur est un sujet de préoccupation croissante, en particulier lorsque l’on sait que nous passons en moyenne 90 % de notre temps à l’intérieur. L’air que nous respirons à l’intérieur est en premier lieu directement influencé par l’air extérieur. Ce constat soulève une question cruciale : est-il préférable de vivre en ville ou à la campagne pour bénéficier d’une meilleure qualité de l’air intérieur ?
Examinons maintenant les différentes pollutions de l’air spécifiques aux environnement citadins et ruraux.
La ville : Une pollution chronique impactant la qualité de l’air intérieur
Les zones urbaines sont souvent synonymes de dynamisme et d’opportunités. Cependant, elles sont également associées à une pollution significative de l’air. Les principales sources de pollution en ville comprennent :
Les émissions des véhicules
Les voitures, camions et bus sont les principaux contributeurs de dioxyde d’azote (NO2) et de particules fines (PM10 et PM2.5). Ces polluants peuvent pénétrer facilement dans les habitations, affectant la qualité de l’air intérieur. Rappelons qu’en milieu urbain les particules fines présentes dans les bâtiments proviennent à 80% de l’extérieur.
Les industries
Les usines et autres installations industrielles émettent divers polluants, y compris des composés organiques volatils (COV), du dioxyde de soufre (SO2), des oxydes d’azote (NOX) et des particules fines.
Le chauffage urbain
En hiver, le chauffage des bâtiments génère des quantités de particules particules fines dans l’air extérieur et intérieur des habitations. En raison de la densité des bâtiments en ville, le chauffage peut provoquer une augmentation significative de la pollution de l’air extérieur avec des conséquences sur la qualité de l’air intérieur.
Le risques de pollution du sol
Historiquement, les villes et leur périphéries ont souvent accueillis des activités artisanales et industrielles. Ces activités ont produit des pollutions localisées ou diffuses. La tendance actuelle voit souvent la fermeture ou la délocalisation de ces activités dans des zones dédiées plus à l’extérieur des villes.
Dans certaines villes, les prix de l’immobilier sont très élevés. Chaque surface constructible est valorisée. Ainsi certains terrains pollués par des activités passées sont utilisés pour la construction de bâtiments de logement. Ce n’est pas sans risque de pollution de l’air intérieur soit par la diffusion de substances volatile, comme c’est le cas des sols pollués avec des solvants ou des hydrocarbures (COV) ou par le transport de poussières de sol contaminées par des métaux lourds ou des produits chimique non volatils.
La campagne : Un air moins pollué, mais pas sans risques pour la qualité de l’air intérieur
Vivre à la campagne est souvent perçu comme une échappatoire à la pollution de la ville. Cependant, la campagne a aussi ses propres sources de pollution de l’air :
Les activités agricoles
Le développement de l’agriculture moderne est passé par l’utilisation de pesticides pour protéger les cultures contre les organismes vivants jugés indésirables comme les insectes, les « mauvaises » herbes et les moisissures (champignons).
Le mode d’application le plus courant est la pulvérisation sur les cultures. Malheureusement, ce mode d’application disperse des produits toxiques dans l’air et une grande partie de la dose appliquée n’atteint pas sa cible. Ainsi, en fonction des conditions météorologiques, des résidus de pesticides peuvent se retrouver à plusieurs centaines de mètre du lieu de traitement.
Il est aujourd’hui reconnu que ces substances se transfèrent à l’intérieur des bâtiment, y compris les logement. Il est donc très courant de retrouver des pesticides d’origine agricole dans l’environnement intérieur. Cette pollution est malheureusement durable dans le temps, les pesticides ne se dégradant que très lentement dans l’environnement intérieur.
Les feux de cheminée
De nombreuses habitations rurales utilisent des cheminées ou des poêles à bois pour le chauffage. Ce mode de chauffage libère des particules fines et des COV dans l’air intérieur.
La densité des bâtiments étant faible en milieu rural, la pollution de l’air extérieur par les particules fines et les COV est beaucoup plus faible qu’en milieu urbain. L’impact de la pollution de l’air extérieur sur l’air intérieur est donc moins important qu’en milieu urbain.
Les activités artisanales et industrielles locales
Même en milieu rural, certaines zones peuvent abriter des industries ou des ateliers artisanaux qui émettent des polluants spécifiques, tels que les solvants et les métaux lourds.
Bien que l’air à la campagne soit généralement plus pur que celui des villes, il n’est pas totalement exempt de pollution, et ces sources spécifiques peuvent encore affecter la qualité de l’air intérieur.
En fin de compte, vous l’aurez compris, le choix entre vivre en ville ou à la campagne pour une meilleure qualité de l’air intérieur n’est pas si évident. Chacun ayant ses caractéristiques et ses problématiques spécifiques. Même si l’air ambiant en milieu rural généralement moins touché par la pollution liée à la circulation automobile et des activités industrielles, il reste la question des pesticides utilisés en agriculture.
Sources : Contamination de l’air par les pesticides – ANSES, Les pesticides dans l’air intérieur – OQEI